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L'éjaculation précoce

Updated: Jan 18, 2023

Ce trouble sexuel touche 1 homme sur 4. En moyenne, un homme éjacule au bout de 8 min après le début du rapport sexuel pénétratif. La précocité théoriquement serait inférieure à 3 minutes. Plusieurs études montrent que parmi les hommes souffrant d’éjaculation précoce permanente : 90 % éjaculent en moins de une minute (et 30 à 40% en moins de 15 secondes) et 10 % éjaculent entre une et trois minutes après la pénétration.

Pour une définition plus juste, on peut dire que c’est éjaculer sans contrôle volontaire et toujours trop vite pour donner satisfaction à notre partenaire. Ou simplement : ne pas pouvoir décider de quand on éjacule.


Primaire ou secondaire ?

L’éjaculation précoce primaire : à chaque rapport, avec des partenaires différentes, durant toute la vie.

L’éjaculation précoce secondaire : n’était pas présente lors des précédents rapports sexuels. Elle est généralement associée à une maladie sous-jacente comme une prostatite, un trouble érectile ou neurologique, ou à un problème psychologique.


Pourtant, ça semble normal, jouir vite c’est dans notre ADN. Notre plus proche cousin le bonobo, qui partage 99% de notre patrimoine génétique, a des rapports de 20 secondes. Dans la nature, le sexe est un moment de vulnérabilité qui doit être rapide pour éviter les prédateurs.


Parlons chiffres : selon diverses études, la durée déclarée comme idéale d’un rapport intime serait de 25 minutes, mais dans la pratique les gens disent que ça durent plutôt 15 minutes.


Pourtant une étude très sérieuse menée sur 1500 couples hétéros dans le monde révèle que le temps moyen d’un coït est de 5,40 minutes. Selon une autre étude, le temps moyen pour qu’un homme éjacule serait de 8 minutes et la femme atteindrait l’orgasme en 13 minutes (sans préciser si cet orgasme vient d’une pénétration, avec ou sans stimulation du clitoris ?)


Bref, si on se fie aux chiffres, les hommes sont précoces et les femmes n’ont pas le temps d’avoir des orgasmes. Oublions donc les chiffres, les chronomètres et ce qu’il se passe dans le lit des autres pour se concentrer sur nos propres expériences.


To be or not to bite ?


Il faut avant tout essayer de comprendre d'où vient la précocité lorsqu’elle est récurrente.


Quelques questions :

  • Est-ce pour toi un problème occasionnel et passager ou récurrent ?

  • Es-tu précoce lors de tes masturbations solitaires ou uniquement à deux ?

  • Es-tu aussi précoce lors d’une masturbation mutuelle ? Lors d’une fellation ? ou seulement lors d’une pénétration ?

  • Estimes-tu manquer d’expérience ?

  • Penses-tu être trop excité par cette autre personne en particulier ?

  • As-tu un orgasme lors d’une éjaculation involontaire ?

  • Sens-tu vraiment l’éjaculation monter et venir ou bien c’est assez indéfini ?

  • Es-tu aussi précoce après plusieurs jours d’abstinence que lorsque tu t’es masturbé quelques heures avant un rapport ?

  • As-tu déjà consulté un urologue ou un sexologue ?

Lorsque la cause est physique, cela peut être dû à une hypersensibilité du gland ou hyperexcitabilité du réflexe éjaculatoire. La meilleure solution est évidemment de consulter un médecin qui pourra faire un diagnostic, prescrire des examens et possiblement mettre en place une kinésithérapie ciblée sur le périnée.

Lorsque la cause est psychique (dans l’énorme majorité des cas), on peut faire appel à un psychologue ou un sexologue. L’origine du problème vient en général :

  • Du stress,

  • Du manque de confiance,

  • Fatigue, manque de sommeil,

  • De pensées et angoisses variées,

  • Manque de connaissance de soi.

  • Nouveau partenaire sexuel

  • Activité sexuelle peu fréquente

  • Sevrage ou abus d’alcool, drogue ou médicaments.

En parler avec un professionnel aidera à comprendre la source du problème avec la possibilité de mettre en place des exercices très concrets pour reprendre la maîtrise de ses éjaculations. Les médecines parallèles comme l'acupuncture, l’hypnothérapie ou le massage tantrique peuvent également être des pistes pouvant aider selon les cas. Il n’existe pas de remède miracle, c’est un chemin à parcourir avec soi-même et toute l’aide qu’on peut trouver autour.

Je suis précoce, que faire ?

Il existe des solutions pour tenter de calmer ses ardeurs, en voici une liste non exhaustive :

· La communication est toujours la clé ! Ton partenaire régulier sera ta plus grande aide, ce n’est pas ton problème, c’est le vôtre ! Si tu as un.une.des partenaire(s) non régulier(s), préviens-les. Se montrer honnête et vulnérable ne devrait jamais être l’objet de honte. En connaissance de cause, vous pourrez adapter la stimulation et faire des pauses quand c’est nécessaire.

· Arrêter la stimulation, ralentir et faire des pauses ! Le stop and go consiste à interrompre le mouvement quand l’excitation semble ne plus pouvoir être contrôlée, et "sortir", si besoin. Puis de reprendre le coït dès que l’excitation retombe.

· Détourne ton attention. Ne regarde pas ton pénis entrer dans cet orifice et porte ton regard dans les yeux de ton partenaire. Lâche ton sexe et occupe-toi de la personne en face de toi. Focalise ton esprit sur l'autre et ce qu'il ressent...

· Pense à ta respiration et à ce proverbe pas-du-tout-chinois : "si ton cerveau est occupé à compter des cycles respiratoires plutôt qu'à compter tes coups de reins, l’orgasme sera plus serein". Concrètement, focalise ton attention sur ta respiration, lente et calme (inspire X secondes, expire sur le même temps).

· Garde les muscles du périnée décontractés. Lorsqu’ils sont tendus (comme quand tu veux arrêter le jet d’urine), le pénis est plus dur, donc tu as plus de sensations. D’ailleurs lors de l’éjaculation, il se contracte très fort. Baiser en ayant les muscles le plus détendu possible aide à faire durer.

· Mix des deux derniers conseils : Pas d’apnée ! Apnée = muscle contracté = plus de sensations sur le pénis = éjaculation rapide.

· Pratique la masturbation en conscience et l’edging. L’idée globale sera de réapprendre à sentir venir son éjaculation en ralentissant le rythme à l’extrême. Quand on comprend exactement ce qui se passe dans notre corps lors de l'orgasme, on le maitrise mieux (voir l'article dédié à l'edging).

· Fortifier son périnée avec les exercices de Kegel (voir article muscler son périnée).

· Lors de la pénétration, fais moins de va-et-vient. Tu peux rester dedans et pivoter le bassin de droite à gauche, moins de stimulation pour toi, mais encore pas mal pour l’autre.

· Utiliser un préservatif protège et réduit un peu le ressenti. Il en existe aussi des “retardants” ou une crème lidocaïne qui vont endormir légèrement le pénis (comme la pastille pour la gorge lorsque tu tousses).

· S'entraîner avec un masturbateur réaliste peut aider à s’habituer aux sensations d’un rapport pénétratif (bien différent d’une main).


· Les méthodes physiques plus techniques :

o Le squeezing (ou compresser le gland). Cette technique consiste à pincer doucement le gland une bonne dizaine de secondes pour atténuer l’envie d’éjaculer.

o Tirer sur les testicules (ils remontent lors de l’éjaculation, sur certains hommes, c'est un indicateur très visible de l'arrivée imminente de l'orgasme). Les maintenir vers le bas peut ralentir le processus. Arrête la stimulation sur le pénis, replace les boules en bas de la salle de jeu, respire et reprend la partie !

o Appuyer sur le point Jen-Mo (entre les testicules et très proche de l’anus) permet une pression manuelle sur la base du pénis qui va bloquer le canal urétral à sa base : quand la porte est fermée, le jus a moins envie de sortir. Tu peux aussi contracter ton périnée avec tes muscles seuls (faut être entraîné pour ça).

o Un médicament existe. La Dapoxétine agit sur le système nerveux et ralentit le délai éjaculatoire (voir avec médecin et urologue).

o Une rééducation périnéale peut être faite avec un kinésithérapeute spécialisé en urologie ou bien seul à domicile avec différents types d'appareils spécifiques (électrostimulation et biofeedback). Concrètement, cette technique consiste à alterner contractions et relâchements des muscles du périnée comme dans les exercices de Kegel soit par sa propre force, soit à l’aide d’un stimulateur.

o Enfin le massage tantrique peut être un moyen de renouer avec son corps en l'écoutant (ouais faut bien que je vende ma soupe!)





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